La propagande pro européenne en Grande Bretagne entre en mode surrégime


Par Steven MacMillan – Le 27 mai 2016 – New Eastern Outlook

Ces derniers mois, l’élite britannique a démarré la campagne de propagande la plus flagrante et la plus concertée, depuis le référendum sur l’indépendance écossaise ou la guerre en Irak. Chaque jour, elle instille plus de peur dans la population, pour une ultime tentative de maintenir la Grande-Bretagne dans l’Union européenne. Cette campagne de propagande sape complètement le processus démocratique.

En avril, le gouvernement britannique a dépensé près de £10 millions pour une brochure de propagande pro européenne qu’il a envoyé à tous les ménages du Royaume-Uni. Même si tous les jours, l’argent des contribuables est gaspillé pour tuer des innocents dans des guerres impériales à l’étranger, dépenser ouvertement environ £10 millions sur un tract de propagande est sûrement l’un des plus grands gaspillages d’argent du contribuable de ces dernières années; en particulier dans un pays où l’austérité de style grec est passée en force contre le peuple, et où les coupes dans le service public ont été un élément clé du gouvernement conservateur actuel.

Cela soulève également une question importante: un référendum qui est organisé par un gouvernement, peut-il être classé comme équitable, libre et démocratique, lorsque le même gouvernement lance une campagne de propagande concertée pour contraindre les citoyens à voter d’une façon particulière ? Dans une société libre et démocratique, les citoyens devraient être autorisés à voter et ne pas être victime d’intimidation et terrifiés à l’idée de voter d’une certaine façon. Dans une société libre et démocratique, le gouvernement devrait rester en grande partie neutre et permettre aux gens de décider pour eux-mêmes. Dans une société libre et démocratique, le gouvernement sert les citoyens; les citoyens ne sont pas au service du gouvernement.

Le référendum sur l’UE est un autre exemple que la démocratie en Grande-Bretagne n’est simplement qu’une illusion; elle n’a aucun fondement dans la réalité. Même si le gouvernement ne truque pas le référendum directement – il y eut des spéculations sur un éventuel trucage du référendum sur l’indépendance de l’Écosse de 2014 – il s’est engagé dans une telle guerre de l’information que le référendum est déjà truqué en faveur d’une Grande-Bretagne restant dans l’UE. À ce stade, il est très peu probable que le pays vote pour quitter l’UE le 23 juin. Quelle que soit votre opinion sur la question, tout le monde devrait reconnaître que le gouvernement se livrant à une campagne de propagande flagrante sur une question de cette ampleur, est à l’opposé d’un processus démocratique.

Il convient également de noter que les Britanniques n’ont pas été autorisés à voter pour savoir s’ils voulaient adhérer à l’UE dans les années 1970. En 1973, la Grande-Bretagne a rejoint la Communauté économique européenne (CEE), le précurseur de l’UE. Il a fallu attendre deux ans pour que les Britanniques soient autorisés à voter, après qu’ils se furent adaptés au statu quo de l’adhésion à la CEE. Avec un taux de participation de 65%, 67% ont voté en faveur du maintien dans la CEE. Mais le point central – souvent présenté de manière déformée – reste que si les Britanniques ont voté pour rester dans la CEE, on ne leur a jamais demandé, au départ, s’ils voulaient la rejoindre. Un référendum en 1973 pour savoir si la Grande-Bretagne voulait adhérer à la CEE aurait pu produire un résultat différent, mais l’élite politique n’avait aucun intérêt à connaître la volonté du peuple.

Il est clair que l’élite veut que la Grande-Bretagne reste dans l’UE, et a simplement organisé un référendum afin d’apaiser les voix anti-UE et maintenir une façade de démocratie dans la Royal Britannia. La liste des personnes faisant partie de l’establishment occidental et voulant que la Grande-Bretagne reste dans l’Union européenne continue à croître de jour en jour. En commençant par David Cameron et le gouvernement actuel, les voix pro-UE regroupent Barack Obama, Tony Blair, Peter Mandelson, Angela Merkel, Gordon Brown et de nombreux anciens chefs de l’organisation terroriste de l’Atlantique Nord qu’est l’OTAN.

Le projet européen fait partie d’un programme beaucoup plus large promu par l’élite mondiale, et il est peu probable que les Britanniques soient autorisés à le quitter en juin.

Steven MacMillan

Traduit par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone

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