Hillary Clinton a soutenu le programme secret dit Printemps arabe qui a déstabilisé le Moyen Orient.


Par Patrick Howley – Le 23 septembre 2016 – Source Breitbart News.

WASHINGTON, D.C. – Le Département d’État des États-Unis, sous la direction de la Secrétaire d’État Hillary Clinton, a poursuivi un programme pour permettre aux activistes sociaux étrangers et révolutionnaires de faire de l’agitation dans l’objectif d’un changement de régime dans diverses parties du monde. Le programme a, sans aucun doute, eu des conséquences majeures et néfastes sur la destinée du Moyen-Orient.

De récentes fuites montrent une note de service qu’une aide de Clinton, Huma Abedin, a envoyé à sa patronne en déclarant : «Je vous rends crédit d’avoir inspiré les manifestations “pacifiques”», à l’égard de l’Égypte, avec des guillemets autour du mot pacifique.

Le gouvernement des États-Unis est soupçonné d’avoir utilisé un programme appelé Sommet de l’Alliance des mouvements de la jeunesse, cofondé par un proche conseiller d’Hillary Clinton, afin de fournir des possibilités de créations de réseaux pour un militant complotant afin de renverser le dirigeant égyptien Hosni Moubarak, plusieurs années avant les manifestations dites du Printemps arabe, qui ont conduit à un changement de régime généralisé au Moyen-Orient.

Grâce à ce mouvement, les États-Unis ont appris que les Frères musulmans étaient favorables à un plan pour renverser Moubarak. Les Frères musulmans, soutenus par les Américains, ont par la suite brièvement gouverné l’Égypte après l’éviction de Moubarak.

L’avant-Clinton

Le 18 novembre 2008, deux semaines après que Barack Obama a été élu président des États-Unis, le Département d’État américain a annoncé le premier Sommet de l’Alliance des mouvements de la jeunesse, à la Columbia Law School de New York. Un groupe permanent appelé l’Alliance des Mouvements de la Jeunesse (AMJ) a été développé par les dirigeants du Sommet après leur première réunion.

Un fonctionnaire du Département d’État sous Bush, Jared Cohen, répertorié comme le contact de la presse internationale pour le Sommet, a décrit certains objectifs de la conférence avant qu’ils ne se réunissent en Décembre.

Dr. Oz Hassan de l’Université de Warwick au Royaume-Uni a décrit le sommet comme étant le «fruit du travail» de M. Cohen. Il aurait été un co-fondateur de l’Alliance des mouvements de la jeunesse, l’organisation qui est née du Sommet.

Cohen, qui conseillait l’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice et a ensuite servi comme proche conseiller d’Hillary Clinton, est peut-être révélateur de la continuité entre l’administration de la politique étrangère de Bush et celle de Clinton. Il officie actuellement comme chercheur principal adjoint au Council on Foreign Relations, l’une des institutions clés qui soutient le globalisme et le néo-conservatisme auprès des deux partis, démocrate et républicain.

Cohen a dit du Sommet 2008 :

«Nous observons des mouvements à travers le monde, utilisant un ensemble diversifié de technologies. Le plus simple est la télévision, où nous voyons des groupes qui en ont les moyens mettre leurs vidéos et images à l’écran sous la forme de messages publicitaires. Mais nous voyons aussi beaucoup d’activités utilisant des téléphones mobiles et l’Internet.

Avec les téléphones mobiles, il existe une tactique appelée smart mobbing, où les téléphones mobiles sont utilisés pour rassembler les jeunes autour d’une cause. Sur Internet, nous observons que des réseaux sociaux en ligne comme Facebook, MySpace, Bebo, Orkut servent de forums permettant aux jeunes de se rassembler, de construire une cause, une mission, et d’organiser des événements.»

Selon des dépêches confidentielles de l’ambassade des États-Unis au Caire, le gouvernement américain a permis à un activiste anti-Moubarak d’assister au Sommet, l’a présenté à des responsables gouvernementaux américains, et a maintenu le contact avec lui après son retour en Égypte. Le militant a rapporté aux Américains que les Frères musulmans étaient intéressés à destituer Moubarak.

Le mémo de décembre 2008 déclarait :

Le 23 décembre, l’activiste du 6 avril xxxxxxxxxxxx a exprimé sa satisfaction d’avoir participé au Sommet de l’Alliance des mouvements de jeunesse du 3 au 5 décembre et aux réunions ultérieures avec des représentants du gouvernement américain, sur Capitol Hill, et avec des think tanks. Il a décrit comment la Sécurité d’État (SSIS) l’a appréhendé à l’aéroport du Caire à son retour et a confisqué les notes de son discours au Sommet, appelant à un changement démocratique en Égypte, et son calendrier de réunions au Congrès. xxxxxxxxxxxx a soutenu que le gouvernement égyptien n’entreprendra jamais de réforme importante et, par conséquent, que les Égyptiens doivent remplacer le régime actuel par une démocratie parlementaire. Il a allégué que plusieurs partis et mouvements d’opposition ont accepté un plan non écrit pour une transition démocratique en 2011 ; nous doutons de cette revendication.

Le gouvernement américain était conscient que l’activiste complotait pour un changement de régime en Égypte. Selon la dépêche :

xxxxxxxxxxxx a exprimé sa satisfaction envers le Sommet de l’Alliance des mouvements de la jeunesse de New York, en notant qu’il a pu y rencontrer des militants d’autres pays et exposer les objectifs de son mouvement pour un changement démocratique en Égypte. Il nous a dit que les autres militants au sommet y étaient très favorables, et que certains ont même offert d’organiser des manifestations publiques en faveur de la démocratie égyptienne dans leurs pays, avec xxxxxxxxxxxx comme invité. xxxxxxxxxxxx dit qu’il a discuté avec les autres militants de la façon dont les membres du mouvement du 6 avril pouvaient plus efficacement échapper au harcèlement et à la surveillance du SSIS avec des améliorations techniques, par exemple en changeant constamment les puces de l’ordinateur. Cependant, xxxxxxxxxxxx s’est plaint du fait que la plupart des membres du 6 avril ne possédant pas leurs propres ordinateurs, cette tactique serait impossible à mettre en œuvre. xxxxxxxxxxxx a apprécié les efforts déployés avec succès par le ministère et les organisateurs du sommet pour protéger son identité, et nous a dit que son nom n’a jamais été mentionné publiquement.

Le texte décrit «les réunions de Washington et les idées du 6 avril pour un changement de régime» de l’activiste :

xxxxxxxxxxxx décrit ses rendez-vous à Washington comme positifs, en disant qu’au Capitole, il a rencontré xxxxxxxxxxxx, différents membres du personnel de la Chambre, y compris dans les bureaux de xxxxxxxxxxxx et xxxxxxxxxxxx), et a aussi rencontré deux membres du personnel du Sénat. xxxxxxxxxxxx a également noté qu’il a rencontré des membres de différents think tanks. xxxxxxxxxxxx dit que le bureau de xxxxxxxxxxxx l’a invité à prendre la parole lors d’une audience du Congrès, fin janvier, sur la Résolution 1303 relative à la liberté religieuse et politique en Égypte.

On dit que le militant a fait pression sur les responsables gouvernementaux américains pour soutenir les stratégies qui contribueraient au déclenchement d’un changement de régime. Selon la dépêche :

xxxxxxxxxxxx décrit comment il a essayé de convaincre ses interlocuteurs de Washington que l’USG devrait faire pression sur le gouvernement égyptien pour mettre en œuvre des réformes importantes, en menaçant de révéler l’information CAIRO 00002572 002 DE 002, portant sur des allégations de comptes bancaires situés dans des paradis fiscaux et détenus par des officiels égyptiens. Il espère que les États-Unis et la communauté internationale gèlent ces comptes bancaires, comme ils l’ont fait pour les comptes des confidents du président zimbabwéen Mugabe. xxxxxxxxxxxx dit qu’il veut convaincre le gouvernement américain que Moubarak est pire que Mugabe et que le gouvernement égyptien n’acceptera jamais de réforme démocratique. xxxxxxxxxxxx a affirmé que Moubarak tire sa légitimité du soutien des États-Unis, et a donc accusé les États-Unis «d’être responsable des crimes de Moubarak».

Il a accusé les ONG travaillant sur la réforme politique et économique de vivre dans un «monde imaginaire» et de ne pas reconnaître que Moubarak – «la tête du serpent» – doit se retirer pour permettre à la démocratie de prendre racine.

La dépêche informait Washington que les Frères musulmans en Égypte étaient prêts à prendre part à un soulèvement :

xxxxxxxxxxxx a affirmé que plusieurs forces d’opposition, y compris les Wafd, les nassériens, les partis Karama et Tagammu, et les Frères musulmans, Kifaya, et les mouvements socialistes révolutionnaires, tous ont convenu de soutenir un plan non écrit de transition vers une démocratie parlementaire −  impliquant une présidence affaiblie et un Premier ministre et un Parlement renforcés − avant les élections présidentielles prévues en 2011 (réf C). Selon xxxxxxxxxxxx, l’opposition est intéressée à recevoir le soutien de l’armée et de la police pour un gouvernement de transition avant les élections de 2011.

xxxxxxxxxxxx a affirmé que ce plan est si sensible qu’il ne peut pas être écrit.

Dans la continuité de Bush

Quand Hillary Clinton a repris le Département d’État le mois suivant, elle a gardé Cohen dans son personnel, pour la planification des politiques. Cohen a travaillé pour Clinton pendant presque deux ans, où il se concentrait sur les stratégies de contre-radicalisation au Moyen-Orient, avant de se faire embaucher chez Google (maintenant Alphabet).

Une biographie le décrit comme «conseiller proche de deux secrétaires d’État, Condoleezza Rice et Hillary Clinton, il était non seulement le plus jeune membre de la planification des politiques dans l’histoire, mais aussi l’une des rares personnes nommées, maintenue dans les deux administrations».

Après que Clinton eut pris ses fonctions, son Département d’État a parrainé le sommet suivant de l’Alliance des mouvements la jeunesse à Mexico en 2009. Clinton a personnellement annoncé et participé à ce Sommet pour encourager les militants présents. Elle est aussi devenue le visage de l’initiative «l’art du politique au XXIe siècle» menée par Cohen.

Le Département d’État de Clinton, en partenariat avec Google, Facebook et d’autres, a parrainé l’Alliance des mouvements de la jeunesse de 2009 à Mexico, le 16 octobre 2009. Clinton, en tant que secrétaire d’État, s’est adressée à ce Sommet avec un message vidéo.

«La Secrétaire d’État Hillary Rodham Clinton a d’abord annoncé ce sommet en mars 2009, au cours de sa visite sur le campus de Tecnológico de Monterrey à Monterrey, au Mexique. La Secrétaire est déterminée à connecter et responsabiliser ces jeunes leaders communautaires», selon un communiqué de presse du Département d’État.

Le discours de Clinton au Sommet a appelé les «militants citoyens» à apprendre à fomenter les changements dans leurs pays d’origine :

Le complot visant à aider à catalyser le changement de régime en Égypte devait rester secret, comme en témoigne la confidentialité de la note, sur laquelle  était précisé que le plan de l’activiste à ses débuts était encore «irréaliste». Mais l’organisation a évolué, il est devenu plus visible qu’elle soutenait les insurrections rebelles.

L’Alliance pour les mouvements de la jeunesse est donc devenue Movements.org en 2011, selon une annonce faite par FastCompany, qui a remarqué que le mouvement était «juste dans les temps pour aider à organiser les militants de base égyptiens, grâce à un accès Internet restauré».

Hosni Moubarak a quitté le pouvoir en Égypte le 11 février 2011, après 18 jours de manifestations menées par «les jeunes d’Égypte», comme le New York Times les a appelés.

Un porte-parole des Frères musulmans a confirmé que le groupe islamiste a pris part à la révolution, en disant: «Nous avons participé avec tout le monde […]». Le parti politique des Frères musulmans a remporté une majorité de sièges au Parlement en novembre 2011. Son candidat, Mohamed Morsi, a été élu président et a servi de juin 2012 à sa chute, un peu plus d’un an plus tard, dans le coup d’État militaire de juillet 2013.

La Secrétaire Clinton a ensuite visité l’Égypte pour soutenir publiquement Morsi, en disant: «Je suis venue au Caire pour réaffirmer le ferme soutien des États-Unis au peuple égyptien et à sa transition démocratique. Nous voulons être un bon partenaire et nous voulons soutenir la démocratie qui a été réalisée grâce au courage et au sacrifice du peuple égyptien.»

Après sa chute, Morsi a été reconnu coupable «d’ordonner l’arrestation et la torture de manifestants», selon Al Jazeera, qui a noté la mort d’au moins 817 manifestants au Caire entre les mains des forces des Frères musulmans. Morsi a été condamné à 20 ans de prison en Égypte en 2015.

Movements.org a également collaboré avec Al-Jazeera pour créer une carte interactive en ligne montrant les fonctionnaires d’Assad qui ont fait défection au régime syrien et, dans certains cas, ont rejoint le mouvement rebelle en Syrie.

Mme Clinton est maintenant sous le feu du candidat présidentiel républicain Donald Trump, pour ses politiques au Département d’État qui, selon Trump, ont conduit à la création d’État islamique (EI).

Breitbart News a déjà parlé du fait qu’elle a reçu une note confidentielle sur le soutien de l’administration Obama envers al-Qaïda en Irak, qui s’est, plus tard, séparé de l’organisation mère, al-Qaïda, pour devenir EI.

Mme Clinton a également siégé au conseil d’administration d’une entreprise partenaire, la Clinton Global Initiative, qui aurait effectué des paiements à EI en Syrie.

Maintenant, le parrainage par Clinton de l’Alliance des mouvements de la jeunesse pourrait fournir plus de carburant pour la ligne d’attaque de Trump au sujet du Moyen-Orient.

Le Département d’État et l’équipe de campagne de Hillary Clinton n’ont pas répondu aux demandes de commentaires pour cette enquête. Movements.org et Jared Cohen n’ont pas non plus fait de commentaire.

Patrick Howley

Article original publié sur Breitbart News.

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.

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