Biden donne un coup de pouce à la guerre en Ukraine qui bat de l’aile


Par M.K. Bhadrakumar – Le 21 octobre 2023 – Source Indian Punchline

Le pronostic d’une “fatigue de guerre” de la part des États-Unis et de leurs alliés dans leur guerre par procuration en Ukraine a été largement exagéré. Au contraire, la guerre est en train d’acquérir une nouvelle ardeur.

L’administration Biden chevauche un tigre, et si elle en descend, elle risque d’être dévorée par les conséquences féroces d’une défaite, qui ne pourra que discréditer le transatlantisme, accélérer la désintégration de l’OTAN et sonner le glas de l’hégémonie mondiale des États-Unis.

Le discours officiel de Biden à la nation depuis le bureau ovale jeudi ne peut être considéré que comme le lancement d’une nouvelle phase de la guerre en Ukraine. Poursuivant la diabolisation de Poutine à un nouveau niveau, Biden tisse un nouveau récit affirmant que le Hamas et le dirigeant russe veulent tous deux “anéantir complètement une démocratie voisine – l’anéantir complètement“.

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Relire les avertissements de John Pilger sur le bellicisme étasunien contre la Russie et la Chine


Par Caitlin Johnstone – Le 6 septembre

En mars 2016, le célèbre journaliste et cinéaste australien John Pilger publiait un article intitulé “Une guerre mondiale a commencé“. Cet article mettait en garde contre l’escalade agressive de l’empire américain à l’encontre de la Russie et de la Chine. Relire certaines parties de cet article en 2023, c’est comme regarder quelqu’un placer des drapeaux à côté de graines récemment plantées qui finiraient par devenir les problèmes gigantesques auxquels notre monde est aujourd’hui confronté.

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La France ne pourra être une puissance indépendante que si elle apprend à se défendre


Par Moon of Alabama – Le 2 septembre 2023

L’accord AUKUS est une soumission stratégique illogique de l’Australie, car il mettra le pays en faillite en achetant des sous-marins nucléaires américains. Ces sous-marins sont, en théorie,  destinés à assurer la sécurité de l’Australie, mais ils resteront, au moins officieusement, sous commandement américain.

L’un des principaux points de l’accord est qu’il a lésé la France, qui avait conclu un important contrat avec l’Australie pour la construction de sous-marins conventionnels. Le ministre français des affaires étrangères a déclaré qu’il s’agissait d’un “coup de poignard dans le dos“. La France n’a même pas été informée de l’accord, mais l’a appris par la presse.

Que les États-Unis fassent un tel coup à la France, un grand allié européen de l’OTAN, pour leurs propres intérêts politiques et économiques n’est pas nécessairement sans précédent, mais le faire aussi publiquement et ouvertement qu’avec l’accord AUKUS aurait dû être un grand signal d’alarme.

Malheureusement, le président français Macron et son gouvernement se sont rendormis et ont donné aux États-Unis l’occasion de réitérer le même genre de coup à la France.

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L’Union européenne n’a aucune volonté politique en propre


Par Leonid Savin − Le 2 août 2023 − Source Oriental Review

À la veille du sommet de l’OTAN, le New York Times a publié un article signé par deux auteurs (Gray Anderson et Thomas Meaney), paru sous le titre : L’OTAN n’est pas ce qu’elle prétend être.

L’article s’ouvre en traitant l’admission de la Finlande ainsi que l’invitation de la Suède, et se poursuit par une révélation extrêmement importante : “Depuis le tout début de son existence, l’OTAN n’avait jamais eu pour préoccupation première l’accumulation militaire. Au cœur de la Guerre froide, contrôlant 100 divisions, c’est-à-dire une petite fraction du personnel du Pacte de Varsovie, l’organisation ne pouvait pas escompter repousser une invasion soviétique, alors même que les armes nucléaires du continent étaient sous le contrôle de Washington. L’organisation avait plutôt pour objectif d’inscrire l’Europe occidentale dans un projet bien plus vaste, dirigé par les États-Unis, en vue d’établir un ordre mondial au sein duquel la protection étasunienne allait tenir lieu de levier pour obtenir des concessions sur d’autres sujets, comme le commerce et les politiques monétaires. De manière surprenante, l’OTAN réussissait alors remarquablement à accomplir cette mission.”

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D’homme de main de Chi-Town à président de la CEDEAO : rencontre avec l’ancien blanchisseur d’argent qui pousse à attaquer le Niger


Par Alexander Rubinstein et Kit Klarenberg – Le 5 aout 2023 – Source The Grayzone

Depuis le renversement du gouvernement nigérien favorable aux États-Unis, les pays d’Afrique de l’Ouest membres de la CEDEAO ont menacé d’envahir leur voisin.

Avant de mener la charge pour une intervention, le président de la CEDEAO, Bola Tinubu, a passé des années à blanchir des millions pour des trafiquants d’héroïne à Chicago, et a depuis été pris dans de nombreux scandales de corruption.

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La nostalgie des croisades


Par Marco d’Eramo − Le 8 juin 2023 − Source New Left Review

Si quelqu’un, loin dans le futur, décide de “chercher la cause immédiate qui a amené une si grande guerre“, il découvrira que “la véritable raison, vraie mais non reconnue […] était la croissance de la puissance d’un côté et la peur de l’autre côté“. Les belligérants dont on parle ici ne sont pas les Américains et les Russes, et l’auteur n’est pas un analyste en géopolitique contemporaine. Il s’agit de Thucydide, qui évoque la guerre du Péloponnèse de 431 à 404 av. En expliquant le déclenchement des hostilités entre Athènes et Sparte, il ne mentionne aucun motif moral, ni aucune notion de défense de valeurs ou de principes. Le conflit est décrit comme non idéologique, né d’un simple déséquilibre de pouvoir.

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Attention aux boomerangs


Par Batiushka − Le 11 avril 2023 − Source Global South

Introduction : Le cycle néocon de onze ans

En 1989, l’empire soviétique a commencé à se désintégrer avec la chute du mur de Berlin. Peu à peu, les forces du mal sionistes/trotskistes néocons se sont déchaînées à Washington. En 1992, ils s’étaient déjà ingérés en Irak et en Yougoslavie, bombardant les deux pays. La folie meurtrière des États-Unis à l’échelle mondiale avait commencé, selon un cycle de onze ans. Onze ans plus tard, en 2003, les néoconservateurs ont lancé une “croisade” contre le monde islamique afin de le priver de son pétrole et de son gaz, en utilisant le Pearl Harbor du 11 septembre comme prétexte. Cela a culminé avec l’opération “Printemps arabe” de Facebook, menée par la CIA, qui a échoué, laissant derrière elle une traînée de mort, de chaos, de destruction et des dizaines de millions de réfugiés en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Syrie. Entre-temps, les néoconservateurs ont réussi à installer de nouvelles bases militaires, formant un réseau mondial de quelque 800 bases dans 80 pays étrangers, dont un quart rien qu’en Allemagne.

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L’empire américain (1945-2022) RIW (Rest in War / Repose en Guerre)


Il en est mort une myriade,
Et des meilleurs, parmi eux,
Pour une vieille salope qui s’est cassé les dents,
Pour une civilisation bâclée.
– Hugh Selwyn Mauberley, Ezra Pound

Par Batiushka − Le 22 mars 2023 − Source Global South

Introduction : Le point de vue des chrétiens orthodoxes

J’appartiens à l’Église chrétienne orthodoxe et à la civilisation, forte de 200 millions d’adeptes. Je suis un prêtre orthodoxe qui a vécu dans de nombreux pays européens, plus qu’en Russie. En d’autres termes, je suis l’un de ces prêtres chrétiens qui, bien que se trouvant géographiquement à l’intérieur du monde de la pensée occidentale, reste en dehors de celui-ci. Les seuls chrétiens orthodoxes qui font partie de ce monde sont quelques membres très haut placés du clergé grec, basés à Istanbul, qui ont été soudoyés et soumis au chantage au cours du siècle dernier pour accepter tout ce que Londres d’abord, puis Washington depuis 1947 ont proclamé.

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Un mauvais calcul. Pourquoi l’Amérique reste piégée par de faux rêves d’hégémonie


Par Andrew J. Bacevich − Le 28 février 2023 − Source Foreign Affairs

Au cours de nombreuses soirées, en 1952 et 1953, alors que j’étais un enfant encore à la maternelle, ma famille se réunissait autour d’une télévision d’occasion, dans la cité de Chicago où nous vivions, pour regarder “Victoire en mer“. Avec une musique entraînante et une narration solennelle, ce documentaire en 26 épisodes produit par NBC offrait un compte rendu inspirant de la Seconde Guerre mondiale en le présentant comme un conflit juste dans lequel la liberté avait triomphé du mal, en grande partie grâce aux efforts des États-Unis. Le pays avait mené une guerre populaire, menée par des millions de citoyens ordinaires qui avaient répondu à l’appel du devoir. L’issue de cette guerre témoignait de la force de la démocratie américaine.

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