La Russie et la Chine ont une vision commune de la Corée du Nord


Par M.K. Bhadrakumar – Le 28 juillet 2023 –  Source Indian Punchline

La visite d’État de trois jours, du 25 au 27 juillet, du ministre russe de la défense Sergey Shoigu, accompagné d’une délégation militaire, à Pyongyang est la première visite de haut niveau jamais effectuée par Moscou dans l’ère post-soviétique. La rencontre de Shoigu avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, mercredi, élève ce qui aurait pu passer pour un geste amical du Kremlin à l’occasion du 70e anniversaire de l’armistice qui a conduit à la cessation des hostilités de la guerre de Corée, vers un tout autre univers.

Au niveau le plus évident, elle perce un trou dans le rideau de fer des sanctions que les États-Unis ont érigé autour de la Corée du Nord. Mais la visite de Shoigu, qui coïncide avec le sommet africain de Saint-Pétersbourg présidé par le président Vladimir Poutine, doit être considérée comme un élément du message de la Russie selon lequel elle est revenue avec éclat sur le devant de la scène politique mondiale.

Continuer la lecture

Obligés de quitter l’île-monde


En suivant la théorie Heartland/Rimland/Puissance maritime, voici un nouveau regard sur les tentatives de Moscou et de Pékin de construire un ordre mondial multipolaire horizontal pour remplacer l’ordre mondial libéral unipolaire dirigé par les États-Unis.


Par Kevin Batcho – Le 10 mars 2023 – Source Beyond the Waste Land

Carte du globe inversée tirée du Grand échiquier de Zbigniew Brzezinski.

L’Eurasie est l'”échiquier” métaphorique de l’ouvrage géopolitique de Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard (1997). Aujourd’hui, l'”île-monde” qu’est l’Eurasie abrite près de 70 % de la population mondiale et produit près de 70 % du PIB mondial (PPA). Son ouvrage exhortait les décideurs américains, nouvellement unipolaires, à continuer à jouer aux “échecs” géopolitiques avec leurs adversaires sur la masse continentale eurasienne. À l’époque de la guerre froide, l’ordre diversifié dirigé par les États-Unis était agnostique, la seule exigence étant d’être anticommuniste. Les États-Unis pratiquaient une approche réaliste et n’hésitaient pas à renverser une démocratie molle pour installer un régime autoritaire de droite s’ils pensaient que cela améliorait l’équilibre des forces entre les États-Unis et l’URSS. Mais la chute du mur de Berlin a déclenché le moment unipolaire de l’Amérique. Il s’en est suivi une approche idéologique où, avec un zèle messianique, les États-Unis ont répandu leur Ordre mondial libéral (OML) dans une tentative de mettre fin à l’histoire et de convertir toutes les nations à la religion du capitalisme de libre marché, des droits individuels et de l’obéissance à l’autorité américaine. Mais à l’aube du XXIe siècle, alors que les États-Unis s’engageaient dans de vaines campagnes pour imposer la démocratie au Moyen-Orient, la Chine et la Russie rassemblaient discrètement un ordre anti-hégémonique – une horde primitive de nations – en plusieurs alliances lâches.

En 1998, Brzezinski avait déjà averti que le règne des États-Unis sur l’Eurasie ne serait pas permanent.

Continuer la lecture

La fin de la civilisation occidentale


Pourquoi manque-t-elle de résilience, et qu’est ce qui prendra la place.


Par Michael Hudson – Le 12 juillet 2022 –  Source Naked Capitalism

Le plus grand défi auquel les sociétés ont été confrontées a toujours été de savoir comment mener commerce et crédit sans laisser les marchands et les banquiers s’enrichir en exploitant leurs clients et leurs débiteurs. L’Antiquité reconnaissait que la volonté d’acquérir de l’argent crée une dépendance, a tendance à être une forme d’exploitation et était donc socialement nuisible. Les valeurs morales de la plupart des sociétés s’opposaient à l’égoïsme, surtout sous la forme de l’avarice et de l’addiction à la richesse, que les Grecs appelaient philarguria – amour de l’argent, manie de l’argent. Les personnes et les familles qui se livraient à une consommation ostentatoire avaient tendance à être ostracisées, car il était reconnu que la richesse était souvent obtenue aux dépens des autres, en particulier des faibles.

Continuer la lecture

La Destinée Manifeste prise par le bon bout. La Chine et la Russie ont réussi, là où les États-Unis ont échoué.


“La meilleure manière de prédire l’avenir est de le créer.” – Abraham Lincoln


Par Matthew J.L. Ehret − Le 27 janvier 2022 − Source lewrockwell.com

Chacun doit savoir que le monde est entraîné dans une nouvelle Guerre Froide, avec, en Occident, des faucons bellicistes unipolaires traîneurs de sabres brandissant des rideaux de fer à l’ancienne, une rhétorique anti-communiste, et même des menaces nucléaires. Contrairement à la première Guerre Froide, cette nouvelle version voit la Russie et la Chine travailler étroitement de concert, ainsi qu’avec l’Iran, et un chœur croissant de nations, intégrant de plus en plus l’Initiative des Routes de la Soie.

Quel crime ces nations eurasiatiques ont-elles commis pour que le complexe industriel militaire États-Unis/OTAN les désigne comme des cibles ?

Leur seul crime est d’avoir choisi de ne pas se soumettre à une dictature unipolaire technocratique et scientifique.

Continuer la lecture

La Chine et la Russie lancent une “économie mondiale de la résistance”.


Par Alastair Crooke – Le 5 avril 2021 – Source Strategic Culture

L’Art de la guerre de Sun Tzu (vers 500 avant J.-C.) conseille : “Se prémunir contre la défaite est entre nos mains ; mais l’occasion de vaincre l’ennemi est fournie par l’ennemi lui-même… C’est pourquoi le combattant intelligent impose sa volonté et ne permet pas que la volonté de l’ennemi lui soit imposée”.

Telle est l’essence de la résistance chinoise – une stratégie qui a été pleinement dévoilée à la suite des pourparlers d’Anchorage ; des pourparlers qui ont fait taire toute personne qui, à Pékin, pensait encore que les États Unis trouverait un modus vivendi avec Pékin dans sa quête effrénée de primauté sur la Chine.

Même si c’était déjà visible auparavant, ce n’est qu’aujourd’hui, après Anchorage, que l’on voit la Chine se permettre de répondre durement et que les États-Unis ont la ferme intention de bloquer l’ascension de la Chine.

Continuer la lecture

La géopolitique qui sous-tend l’accord d’investissement UE-Chine


Par Salman Rafi Sheikh – Le 4 janvier 2021 – Source New Eastern Outlook

L’accord d’investissement UE-Chine récemment annoncé est un moment décisif, marquant le premier accord d’investissement UE-Chine de ce type, qui ouvrirait les portes de la Chine à l’UE, pour y réaliser des investissements directs. La Chine aura de son côté la possibilité d’étendre son influence sur le marché européen. Si l’accord présente de nombreux avantages pour les parties concernées, il est également assorti de facteurs géopolitiques très visibles, qui concernent non seulement l’UE et la Chine, mais aussi les États-Unis. L’accord UE-Chine est considéré aux États-Unis par l’administration Trump (qui est déjà en “guerre commerciale” avec la Chine) et l’administration Biden comme contraire à leur politique déclarée de suivre une approche “dure” à l’égard de la Chine. L’expansion de la Chine en Europe permettra à la première d’échapper en grande partie à l’impact de la “guerre commerciale” en cours et donnera à son économie une marge de manœuvre importante. Pour les États-Unis, cet accord doit donc être revu à la lumière de leur propre politique de confrontation calculée avec la Chine. Les États-Unis entendent exercer leur influence pour que l’UE s’aligne sur la politique américaine.

Continuer la lecture

Politique ferroviaire : Modi rate le train …


L’Inde se perd le long des nouvelles Routes de la Soie


Par Tom Luongo − Le 18 juillet 2020 − Source Gold Goats’N Guns

La situation change rapidement en Asie, et l’Inde se trouvera rapidement dans une position difficile.

Pendant des années, elle a hésité et joué avec le développement de l’Asie centrale. Depuis l’ascension de Narendra Modi en tant que leader de l’Inde, il a courtisé l’Occident et l’Est pour mettre l’Inde dans une meilleure position.

Le président iranien Hassan-Rouhani et le premier ministre indien Narendra-Modi

Continuer la lecture

L’Inde, ce n’est pas Singapour. C’est plutôt l’Iran


Par M. K. Bhadrakumar − Le 21 juillet 2020 − Source The Indian Punchline

La nouvelle rapportée aujourd’hui par le Tehran Times, selon laquelle l’Iran et l’Union Économique Eurasienne (EAEU) dirigée par la Russie vont mettre en place trois autres groupes de travail sur l’expansion des liens commerciaux entre les deux parties, ne devrait pas surprendre – sauf pour les analystes indiens qui regardent naïvement la politique du Golfe persique comme une bijection entre l’Iran chiite et les États arabes sunnites. Le rapport souligne l’intégration eurasienne de l’Iran. Qu’est-ce que cela implique ?

Chabahar Port

Le port de Chabahar est “gagnant-gagnant” pour l’Iran, l’Inde, l’Afghanistan et la Chine

Continuer la lecture

L’Iran et la Chine mettent le turbo sur les nouvelles routes de la Soie


Par Pepe Escobar − Le 12 juillet 2020 − Source Asia Times via Global Research

Des commerçants des temps modernes sur l’ancienne route de la soie en Asie centrale. Photo : Facebook

Deux des principales “menaces stratégiques” des États-Unis se rapprochent de plus en plus dans le cadre des Nouvelles routes de la Soie – le principal projet d’intégration économique du 21e siècle à travers l’Eurasie. L’État profond ne s’en réjouira pas.

Le porte-parole du Ministère iranien des Affaires Étrangères, Abbas Mousavi, a qualifié de “mensonges” une série de rumeurs concernant la “feuille de route transparente” intégrée dans le partenariat stratégique Iran-Chine en pleine évolution.

Continuer la lecture

Le Kazakhstan pourrait détenir le secret pour la Grande Eurasie


La situation du Kazakhstan au carrefour de l’Europe et de l’Asie en fait la “nouvelle Genève” de la diplomatie du XXIe siècle


Par Pepe Escobar − Le 7 juillet 2020 − Source Global Research

La concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine, qui n’a pas de limites, pourrait nous conduire à la fragmentation complète du “système mondial” actuel – tel que Wallerstein l’a défini.

Pourtant, comparée à la mer de Chine méridionale, à la péninsule coréenne, au détroit de Taïwan, à la frontière himalayenne entre l’Inde et la Chine et à certaines latitudes du grand Moyen-Orient, l’Asie centrale brille comme un portrait de stabilité.

Continuer la lecture