Le Yémen, un enjeu important pour la Chine


M.K. Bhadrakumar

M.K. Bhadrakumar

Par M.K. Bhadrakumar – Le 31 mars 2015  Source blogs.rediff.com/mkbhadrakumar

Le niveau d’intérêt porté par Pékin aux développements dans le Yémen est apparemment très élevé. C’est sans doute tout à fait normal, compte tenu du fait que la Chine dépend des pays du Golfe pour la moitié de ses importations de pétrole brut, en plus d’avoir des relations étroites et approfondies en constante expansion avec les pays de la région. L’initiative Route de la soie ajoute une dimension stratégique dans la mesure où la Route de la soie traverse la mer Rouge.

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Les rebelles ukrainiens pourraient passer à l’offensive en mai


Par Yurasumy – Le 27 mars 2015 – Source: Russia Insider

En ce moment-ci, aucune des parties à la guerre civile en Ukraine ne possède la force nécessaire pour lancer une offensive à grande échelle. Mais d’ici la fin avril, les rebelles auront formé et mis en place de nouvelles unités.

Kiev peine à remplacer les pertes subies cet hiver

L’auteur de cet article est Yurasumy, un des blogueurs russes les mieux connus qui suivent la guerre au Donbass. Ses sympathies vont aux rebelles, mais il est capable d’analyses intéressantes non partisanes.

Quand des opérations offensives dans le Donbass seront-elles menées? Par qui? Quelle en sera l’ampleur ? Les interrogations et les supputations ne manquent pas à ce sujet et il y en aura encore plus à l’approche du déclenchement de ces opérations.

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En Irak, les Etats-Unis sabotent la guerre de l’Iran et de l’Irak contre l’État Islamique


Le 27 mars 2015 –  Source Moon of Alabama

Quelques 4 000 soldats de l’armée irakienne et environ 25 000 miliciens chiites assiègent Tikrit en Irak. Il y a encore quelques civils dans la ville, mais environ 1 000 combattants de l’État islamique se sont barricadés au cœur de la ville, et les en extirper serait une entreprise meurtrière et coûteuse. Jusqu’à ces derniers jours les États-Unis ne s’étaient pas impliqués dans la campagne de Tikrit.

Les conseillers iraniens qui accompagnent la milice ont donc décidé de ne pas prendre la ville d’assaut, mais de revenir à des tactiques de siège en coupant l’électricité, l’eau et en interceptant l’approvisionnement, pour affaiblir leurs adversaires. Ils se servent de l’artillerie contre les positions de l’État islamique et envisagent éventuellement de prendre la ville d’assaut, mais ils ne pensent pas que cela soit urgent.

Mais cette situation, semble-t-il, ne convenait pas à Washington, et les États-Unis ont décidé de prendre les choses en main. Ce qui met en danger toute la campagne militaire contre l’État islamique. Certains se disent que c’est probablement le vrai but de l’entreprise.

Des éléments de l’armée irakienne, formés par les États-Unis, ont instamment réclamé des frappes aériennes américaines sur Tikrit. La milice chiite et ses conseillers ont souligné qu’elles n’étaient absolument pas nécessaires. Sous la pression des États-Unis, le premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a rejoint le camp des militaires irakiens formés par les étasuniens et aurait ordonné au grand général iranien Suleiman de partir. Maintenant, les États-Unis bombardent la ville et la grande campagne militaire de Tikrit se disloque.

Voyez vous-mêmes ceci :

Le général Lloyd Austin, chef du Commandement central étasunien, qui supervise les opérations en Irak, a déclaré jeudi au Comité sénatorial des services armés que les États-Unis avaient exigé que les milices et leurs conseillers iraniens, y compris le haut commandant iranien, le général Qassem Suleimani, se retirent de la bataille avant d’accepter de lancer des frappes aériennes. Suleimani, autrefois une figure de l'ombre mais qui jouait un rôle de plus en plus clair en Irak, a quitté la région de Tikrit pendant le week-end et est peut-être retourné en Iran.

et ceci :

Les milices irakiennes qui ont mené la lutte contre les militants de l’État islamique à Tikrit se sont opposées jeudi à l'intervention étasunienne en menaçant de dissuader des milliers de combattants sur qui ils ont de l’influence de se joindre à l’assaut sur la ville.
 ...
Washington a fait pression pour que les milices chiites quittent le champ de bataille, alors même qu’il est obligé de lutter contre leurs ennemis, les militants de l’État islamique. Mais les milices chiites, dont beaucoup sont hostiles aux États-Unis, jouent un rôle prédominant dans les forces irakiennes. Autour de Tikrit, leurs combattants sont plus de six fois plus nombreux que les troupes régulières du gouvernement irakien.
 ...
«Toute la mobilisation populaire refusera de se battre tant que les frappes aériennes étasuniennes se poursuivront, a déclaré al-Kadhimi Moeen, chef du Comité de mobilisation populaire du conseil provincial de Bagdad. Qu’ils se battent donc sans nous et on verra ce que ça donne. Les États-Unis essaient tout simplement de nous voler la victoire

Que le États-Unis veuillent leur voler la victoire n’est pas le plus grave. Une grande partie des volontaires de Hashd et de leurs dirigeants croient que les États-Unis ont créé l’État islamique et qu’ils ont intérêt à le maintenir vivant :

«Nous ne faisons pas confiance à la coalition dirigée par les Étasuniens pour lutter contre ISIS, a déclaré Naeem al-Uboudi, le porte-parole d’Asaib Ahl al-Haq, l’un des trois groupes qui a déclaré qu’il se retirerait de la ligne de front qui encercle Tikrit. Dans le passé, ils ont ciblé nos forces de sécurité et ont largué de l’aide à ISIS par erreur», a-t-il dit.

Le bombardement de Tikrit par les États-Unis a commencé hier. En voici déjà deux résultats. Comment pensez-vous que la milice volontaire qui lutte contre l’État islamique va les interpréter ?

Elie J. Magnier@EjmAlrai:

#Dernières nouvelles: 6 tués et 13 blessés chez Kataëb Hezbollah #Irak et police fédérale du fait de la #coalition menée par USA, au sud de #Tikrit (dommages) 

12h02 - 26 mars 2015
Elie J. Magnier@

# Hashd al-Sha'bi Irakien # Brigade de Tikrit apparemment touchés par frappe aérienne aujourd’hui. Nombreuses victimes. Confiance entre #USA et Hashd au plus bas.

03h05 - 27 mars 2015

Les forces aériennes étasuniennes, aux impressionnants moyens de reconnaissance et aux armes de haute précision hors de prix, ont réussi à larguer des bombes en plein sur les forces amies qui assiègent Tikrit. Et deux fois en moins de 24 heures?

Qui va croire que ces frappes sont la conséquence d’une erreur et ne sont que des dommages collatéraux ?

Pourquoi les États-Unis insistent-ils pour jouer un rôle dans les affaires de Tikrit alors que, faute de soldats sur le terrain, l’entreprise ne peut que se solder par un échec retentissant ?

Traduit par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophone

 

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Pepe Escobar dans l’est de l’Ukraine : de quoi hurler à Donetsk

Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 31 mars 2015 – Source : Asia Times

Pepe Escobar, l’œil itinérant de Asia Times, revient d’un voyage de presse dans la République populaire de Donetsk, l’enclave pro-russe de l’oblast de Donetsk dans l’est de l’Ukraine. Le secteur a été le théâtre d’intenses combats entre les rebelles pro-russes et l’armée ukrainienne.

À peine revenu de la République populaire de Donetsk en lutte, je me retrouve de nouveau devant l’arrogance et l’insolence de l’Otanistan dans toute sa splendeur.

Plusieurs personnes au Donbass, à Moscou et maintenant en Europe, m’ont demandé ce qui m’a le plus frappé au cours de cette visite.

Je vais commencer par paraphraser Allen Ginsberg dans son poème Howl : J’ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie.

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Le droit du plus fort? Les USA sont autorisés à sauver des présidents en fuite, mais pas la Russie

Par Eric Draitser – le 30 mars 2015 – Source:  NEO

Le Yémen, l’Ukraine et l’hypocrisie de l’agression

L’intervention militaire menée au Yémen par une coalition d’États arabes soutenue par les USA va sans aucun doute envenimer le conflit tant au Yémen que dans le reste de la région. Il s’agira vraisemblablement d’une guerre prolongée impliquant de nombreux acteurs, tous soucieux de favoriser leurs propres intérêts politiques et géopolitiques.

Toutefois, c’est la réaction internationale à cette nouvelle guerre régionale qui présente un intérêt particulier; notamment la façon dont les États‑Unis réagissent à cette indéniable agression de la part de ses alliés du Golfe. Après n’avoir ménagé aucun effort pour présenter comme une agression la réunification de la Russie avec la Crimée et son soutien limité aux rebelles anti‑Kiev de l’est de l’Ukraine, Washington veille à ce que ce terme lourd de sens ne soit aucunement utilisé pour parler de la nouvelle guerre en cours au Yémen.

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Nouvelles inattendues de Russie et d’Ukraine


Par Einar Schlereth – Le 30 mars 2015  – Source vineyardsaker.de

L’équation semble en partie contradictoire. D’une part, un homme fort au sommet du pouvoir et dans le même temps un peuple qui doit gouverner. Naturellement vous pensez à un gars convenable, comme Poutine. Mais si c’est un oligarque qui se ramène, alors quoi ? Maintenant, vous raisonnez avec le noyau de base du marxisme – que Marx n’a pas inventé, mais qu’il a repris de la Commune de Paris –,  vous pensez aux conseils élus par le peuple avec un mandat impératif, mais – plus important encore – qui peuvent être démis à tout moment. Ce qui donne alors tout son sens à une direction déterminée et forte, qui représente vraiment la volonté du peuple.
Stefan Lindgren – Traduit du suédois par Einar Schlereth

ÉCONOMIE Planifiée

Les Russes croient de plus en plus dans un système économique basé sur la planification de l’État plutôt que sur le marché libre, a montré une étude réalisée par un organisme de sondages indépendant, le Levada Tsent :

  • 55% des sondés disent que le système économique d’un pays doit être basé sur la planification de l’État et l’allocation des ressources.
  • 27% croient que l’économie doit être basée sur la propriété privée et le marché.

En 1992, un an après la dissolution de l’Union soviétique, 41% penchaient pour l’économie de marché et seulement 33% pour un modèle de planification par l’État.

Suite à l’amère expérience vécue avec l’hyperinflation des années 1990, une privatisation chaotique et le règne des oligarques, l’opinion publique s’est inversée.

Quant au système politique, 34% disent que le système soviétique – c’est à dire des conseils élus par le peuple qui sont responsables de la société et de l’économie – est le meilleur

Cependant, entre février 2008 et janvier 2012, le soutien des Russes à une démocratie de style occidental est passé de 15% à 29%. Mais au cours des dernières années, ce soutien a fortement décliné. En janvier 2014, ils étaient revenus à 21%, et en mars 2015 à seulement 11%.

L’opinion publique a apprécié l’importance du rôle d’un président fort. En mars 2015, 50% des interrogés soutenaient le point de vue selon lequel le pouvoir «doit être concentré dans les mains d’une seule personne»; ce chiffre est supérieur de 10% par rapport à ce qu’il était il y a quelques années. Dans le même temps, 75% – soit une large majorité – sont convaincus que l’État devrait être guidé par le peuple et non l’inverse.

L’étude a été menée du 13 au 16 mars 2015, auprès de 1 800 personnes âgées de 18 ans ou plus, dans 46 régions en Russie. La marge d’erreur ne dépasse pas 3,4%.

Soutien à Kiev en chute libre

Les enquêtes montrent que près de 70 % des Ukrainiens estiment que leur pays est sur une mauvaise voie – un an après le changement de régime à Kiev.

L’enquête du Centre Razoumkov à Kiev montre que seulement 17,5% ont une opinion positive des développements actuels.

Seuls 19,4% seraient maintenant disposés à voter pour le président Petro Porochenko, moins de la moitié des 55% qui ont voté pour lui le 25 mai 2014. Le Premier ministre Iatseniouk bénéficie d’un maigre soutien de 7,8%. Quant au gouvernement, il emporte la confiance de moins de 5% des sondés, bien qu’il ait été constitué par une coalition de partis qui avait obtenu 70% des voix lors des élections parlementaires en octobre 2014.

Einar Schlereth

Source 

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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La mort lente de la grande presse américaine

Tim Adams

Par Tim Adams – Le 21 mars 2015 – Source The Guardian

‘Philadelphia’ has becomes ‘delhi’   in the elevator lobby on the Inquirer’s last day at the Tower o

«Philadelphie» devient «Delhi» dans la cage d’ascenseur le dernier jour de l’Inquirer à la Tour de la Vérité, avant son déménagement en 2012. Photo: Will Steacy

L’industrie de la presse aux États-Unis est en chute libre et le passage au numérique l’accélère. Un photojournaliste a passé cinq ans à déplorer ce déclin et à tracer ce qui a été perdu.

Dans la dernière décennie, en pourcentage, plus de journalistes de presse écrite ont perdu leurs emplois que les travailleurs dans toute autre industrie américaine importante. (Les mauvaises nouvelles se font sentir aussi, et vivement, en Grande-Bretagne, où un tiers des emplois de rédaction dans les journaux ont été perdus depuis 2001.) Les pires des coupes, des deux côtés de l’Atlantique, sont tombées sur les plus grands quotidiens locaux, ce que les Américains appellent les titres métro. Une douzaine de journaux historiques ont entièrement disparu aux États-Unis depuis 2007, et beaucoup d’autres ne sont plus que des versions fantômes de ce qu’ils étaient, en format hebdomadaire plutôt que quotidien, gratuit plutôt que payant, sans les ressources nécessaires pour tenir le pavé ou donner aux citoyens une vision avantageuse de leur communauté et du monde.

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